Penn Kleiz

Créé par Leïla Belin



Bretonne passionnée par la coutellerie depuis l'obtention de son premier couteau à l'âge de 12 ans. Un petit couteau pliant pour aller à la pêche. Leïla a toujours possédé dans sa musette plusieurs couteaux adaptés aux usages variés de ses activités.

Plongée en apnée, pêche en mer, survie en forêt, déjeuners au bord de l'eau ou découpe de pochoirs, chaque activité nécessite une lame aux caractéristiques particulières.


Née en 1976 à Auray, j'ai grandi à Quiberon, entourée par la mer, comme mon père avant moi, qui m'a appris la pêche, la survie et le travail du bâtiment. 

Je me souviens de ma fascination Quand il a trouvé un vieux couteau de marin un jour de grande marée dans un creux de rocher. Le manche presque entièrement détruit et la lame d'une bonne quinzaine de centimètres magnifiquement gravée, sous les balanes, la rouille, les concrétions et les algues. Il l'avait entièrement restauré lui-même et exposé dans une vitrine chez nous, entre ses miniatures de bateaux, magnifiques ouvrages faits de ses mains.

Je me souviens du cidre de mémé pont, au Pont Lorois, sombre et fort comme du vin. Puissant comme les courant de la rial d'Etel. Des vacances en été avec Mémère, notre grand-mère maternelle, à Penmarch. Du lapin de garenne en civet, du tacaud et des moules, tous issus de la nature.

Les accents chantants des marins-pêcheurs aux mains dures comme du bois, les "r" roulés des agriculteurs aux corps usés par le travail des précieuses terres bretonnes. Tous généreux et forts.

J'ai voyagé à travers toutes les régions de France et d'autres pays, mais je suis toujours revenue.

Les pierres dressées, les bocages, les bois et les forêts. Une bécasse qui s'envole, des chanterelles en pagaille à chaque automne.

La côte et au delà, le large, quand soudain, entourée par l’horizon à perte de vue, apparaissent pour vous tenir compagnie d'immenses bancs de dauphins.

Du temps libre pour la musique, la sculpture et le dessin.

Autodidacte, diplômée en électrotechnique, en mécanique, en horticulture et en agriculture, j'ai passé une partie de ma vie à voyager à travers la France et les pays d'Europe pour travailler, découvrir les régions et les cultures.

Pratiquant des métiers manuels et physiques, comme le nettoyage industriel sur structures architecturales métalliques, en rappel avec mon harnais et mes mousquetons ou le bûcheronnage, c'est une blessure aux genoux qui m'a faite reconsidérer ma vie professionnelle.

Travaillant dans mon fauteuil à roulette devant mon établi, j'ai d'abord commencé à restaurer notre collection personnelle, allant de la dague de chasse au Katana de coupe. Puis je me suis lancée dans la fabrication...

Je suis allée à Thiers pour découvrir le travail des artisans les plus réputés de la coutellerie française. J'ai étudié les aciers, leurs compositions et leurs particularités. Les traitements thermiques adaptés à chacun. Les techniques occidentales et japonaises. J'ai lu des centaines de pages, observé des dizaines de vidéos et suivi autant de cours sur la métallurgie, que diffusent les professeurs de certaines universités et lycées professionnels dans l'espace francophone. Je les ai analysés, les ai étudiés, puis j'ai mis en pratique cet enseignement dans mon atelier au fur et à mesure de mes nouvelles créations.

Après bientôt trois années de travail acharné, vouant tout mon temps et ma vie à l'apprentissage de la coutellerie, utilisant mes capacités pour ne rien laisser au hasard dans la mécanique et le travail des métaux, j'ai finalement acquis un certain savoir-faire dans cet art qui m'a permis de créer ma collection des couteaux bretons et à travers eux, le projet Penn Kleiz :

Le Lazhetaer, le Pesketaer, le Hemolc'her et le Hemolc'her braz, qui représentent à eux quatre tous les paysages de notre magnifique Bretagne.

Soutenue par les dizaines de messages d'encouragement reçus de partout en France à travers les réseaux sociaux et surtout depuis mes proches, heureux acquéreurs des créations présentées sur ce site, je lance ma marque en créant l'entreprise Penn Kleiz.




Note à tous ceux et celles qui voudraient s'improviser couteliers en apprenant seuls ce métier d'art complexe :

J'y suis arrivée grâce à beaucoup de sérieux, de travail et de passion, à mon expérience artistique, à mes compétences techniques, à ma passion pour les sciences et à mes connaissances dans de nombreux domaines entourant le métal et le bois, entre autres, qui ont formé une base solide pour apprendre seule la coutellerie.

Et même avec ces avantages, j'ai bûché et j'ai travaillé dur pour éclaircir les mystères des aciers. 

Les traitements thermiques demandent de l'exactitude. Vous ne pouvez pas disposer des mêmes compétences qu'un maître forgeron en regardant cinq ou six vidéos sur YouTube et tremper du jour au lendemain votre acier en vous basant sur sa couleur*

*(rouge cerise... des griottes ou des cœur de pigeon ?...)

(n.b. : l'inox est en général orange vif au moment de la trempe et chaque alliage se trempe à une température différente. N'apprenez pas la coutellerie en écoutant des bricoleurs couteliers improvisés.)

Il faut s'imposer une discipline stricte, atteindre au minimum le même niveau qu'ont les apprentis couteliers à l'obtention de leur diplôme. Et même alors, la créativité ne tombe pas du ciel.

Etre capable de comprendre les propriétés physico-chimiques des matières utilisées, connaître précisément les aciers que vous travaillez. 

Ne faites rien au hasard... Cherchez des ouvrages et suivez des cours sur la métallurgie... Comprenez-les !

Pensez à la solidité de vos œuvres... à leur fiabilité.

D'autres traversent la France pour rejoindre une des rares écoles de coutellerie et suivre un apprentissage de deux ans, entre cours au CFA et travail en coutellerie, tout ça pour passer ensuite des années à assembler des couteaux pour une grande entreprise, presque un travail d'usine à la chaîne.

Alors soyez humble dans votre envie de faire des couteaux. 

Ça ne tombe pas tout cuit dans l'bec !